La Cuisine est un Art

Lorsque l’on parle d’art, on cite toujours un écrivain, un musicien ou un peintre dont la mission est de créer un univers illusoire, un paradis artificiel pour nous consoler d’une réalité qui serait absurde. La mission d’un cuisinier est tout autre : en créant un univers qui n’a rien d’illusoire, un paradis qui n’a rien d’artificiel, il nous rapproche d’un Dieu dont je ne sais si tel ou tel chef y croit mais dont je suis certain qu’ils ne le rejettent pas. Et si un grand repas c’est du rêve, de l’illusion et des idées, c’est aussi l’univers des choses les plus simples auxquelles le génie du chef ajoute celui des choses invisibles. Certains cuisiniers nous donnent accès à cette réalité, ils nous la font percevoir dans son évidence concrète parce qu’ils sont, tout simplement des artistes.

Bernard Carrère.


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05 décembre 2011

Les «Gallus Gallus» de Kixoenekoborda

Il y a quelques deux mille ans de cela les légions romaines, implantées sur tout le territoire impérial, demandaient l'avis des dieux avant de livrer bataille. Le "poulet sacré" servait alors d'oracle et se substituait au temple en dehors de Rome ou d'une cité romaine. La technique était simple : si le poulet mangeait le grain qui lui était donné, c'était de bon augure ! 

En mai 2010, Pascal Insausti acquiert ses cinquante premiers poulets auprès d’un ami éleveur. Petit-fils d’agriculteur à Souraïde, il organise très vite son exploitation et construit un abri, pour la nuit et les jours de mauvais temps, sur le terrain qu’il loue près d’Urrugne. Un pré pentu, des herbes hautes en lisière de bois, c’est l’endroit idéal pour élever ses poulets "cou nu". Les résultats ne se font pas attendre, très vite cet ancien coureur cycliste est assailli de commandes. Après la famille, les amis, les amis d'amis, il fournit des AMAP (Associations pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne) de la région. Les poulets de Pascal se taillent une réputation auprès des consommateurs et même auprès des restaurateurs. Aujourd’hui, ce sont près de 500 volailles qui sont élevées par mois. Les poussins arrivent à quatre semaines et se nourrissent seuls en totale liberté dans le pré. Quatre cabanes sont aménagées avec "eau courante" ; un système de récupération des pluies "désacidifiées" au vinaigre blanc est installé pour dispenser une eau propre à tout moment. Logés par tranche d’âge, les poulets picorent à l’envi autour de leurs abris et rentrent au soleil couchant. à douze semaines, ils sont à maturité. Chaque mardi Pascal, aidé de son père, s'occupe de l'abattage et prépare les commandes pour assurer lui-même, au petit matin, la livraison en camionnette réfrigérée. Il fournit ainsi une dizaine de professionnels dont le Donibane à Saint Jean de Luz ou encore Léonie à Biarritz - il faut écouter Manu Michel, chef de cet établissement, nous conter les bienfaits de ces poulets. Ce sont maintenant 150 poules pondeuses qui sont arrivées cet automne pour faire évoluer l’exploitation et proposer aux clients régulièrement des œufs frais. En un peu plus d’un an Pascal Insausti a réussi à mettre en valeur ce grand "classique" à la chair savoureuse lorsqu'elle est de qualité. De bon augure, non ?

Pascal Insausti
Tél. 06 09 89 14 45
pascal.insausti@sfr.fr

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