«Etymologiquement, avril vient du verbe latin aperire, ouvrir, parce qu’en ce mois la terre semble s’ouvrir pour produire toutes choses…» écrit, en 1690, Messire Antoine Furetière, Abbé de Chalivoy, dans son "Dictionnaire Universel".
Il était donc logique que ce mois ouvre l’année des siècles durant. Ce fut le cas jusqu’en 1564, époque où Charles IX décida par l’Edit de Roussillon que l’année civile commencerait le 1er janvier et non plus le 1er avril. Sans cette ordonnance royale, nous fêterions encore le premier de l’an le 1er avril et recevrions ou offririons nos étrennes à cette même date. Certains historiens du dimanche voient dans ce changement de date la mystification des poissons d’avril, «faux cadeaux», le plus souvent alimentaires, que par habitude ou dérision les sujets de sa Majesté continuèrent à s’échanger en se faisant des farces et des tours pendables. Le 1er avril tombant en période du Carême au cours de laquelle la consommation de viande était interdite chez les Chrétiens, l'une des offrandes les plus courantes fut celle de faux poissons. Ainsi naquit l’une des plus ou moins sérieuses explications de l’origine de la célébration du 1er avril, «jour des fous et de ceux qui n’acceptent pas la réalité ou la voient autrement».
Au paragraphe suivant de l’article "Avril" du "Dictionnaire Universel" de Furetière, nous trouvons cette définition: «On appelle Poisson d'Avril, un poisson de figure longue et menue dont on fait une pêche fort abondante en cette saison, qu'on nomme autrement Maquereau : et parce qu'on appelle du même nom les entremetteurs des amours illicites, cela est cause qu'on nomme aussi ces gens-là "Poissons d'Avril"». Les "Mémoires" de Saint-Simon nous donnent en 1749 la première référence littéraire du fameux poisson dont le duc ne nous apprend rien sur ses origines : «L'électeur parut en chaire, regarda la compagnie de tous côtés, puis tout à coup se prit à crier : Poisson d'avril ! Poisson d'avril !»
Dans l’une de ses "Œuvres badines" intitulée "Les étrennes de la Saint Jean", le Comte Caylus, archéologue de vocation et érotomane par passion, nous ouvre une piste en rapportant que «En l’an 1742, un amant en mal d’originalité fit livrer à sa maîtresse une caisse en forme de poisson dans laquelle il s’était dissimulé».
Si l’on en croit l’abbé Coupé, auteur des "Variétés littéraires", «La coutume de faire de petites tromperies qu’on appelle poisson d’avril remonterait au 1er avril 1634». Quelques années plus tard, en 1750, le lexicographe Philibert-Joseph Le Roux écrit dans son "Dictionnaire comique, satyrique, critique, burlesque et proverbial" que l’«on appelle un maquereau, un poisson d’avril» en prenant soin de compléter cette laconique formule par une intéressante précision : «Quand un homme ne paye point son écot, ou sa part de dépense commune, on dit qu’il est franc comme un maquereau». Même si le mois d’avril, saison privilégiée de la pêche au maquereau, correspond au début du «printemps propice», expression désignant alors les amours illégitimes, cela ne nous apprend toujours rien sur le rapport existant entre le maquereau et la farce du premier avril.
Dans son édition de 1762, le "Dictionnaire de l’Académie française" confirme la curieuse relation entre le maquereau et le poisson d’avril déjà avancée par Furetière en 1690 : «On appelle les Maquereaux, Poissons d'Avril ; et figurément et proverbialement, Poissons d'Avril, ceux qui font métier de prostituer des femmes & des filles». Un peu plus loin, il conclut : «On dit proverbialement, donner un poisson d'Avril à quelqu'un, pour dire, faire accroire à quelqu'un, le premier jour d'Avril, une fausse nouvelle, ou l'obliger à faire quelque démarche inutile, pour avoir lieu de se moquer de lui».
La tradition du poisson découpé dans du papier et accroché dans le dos pourrait faire le lien entre le maquereau "entremetteur attrape clients" et le maquereau "farce attrape les bonnes gens" ayant donné l’expression "on a été attrapés". Légende ou vérité, personne ne nous oblige à croire toutes ces farces qui ne sont, peut-être, qu’un poisson d’avril !
Au paragraphe suivant de l’article "Avril" du "Dictionnaire Universel" de Furetière, nous trouvons cette définition: «On appelle Poisson d'Avril, un poisson de figure longue et menue dont on fait une pêche fort abondante en cette saison, qu'on nomme autrement Maquereau : et parce qu'on appelle du même nom les entremetteurs des amours illicites, cela est cause qu'on nomme aussi ces gens-là "Poissons d'Avril"». Les "Mémoires" de Saint-Simon nous donnent en 1749 la première référence littéraire du fameux poisson dont le duc ne nous apprend rien sur ses origines : «L'électeur parut en chaire, regarda la compagnie de tous côtés, puis tout à coup se prit à crier : Poisson d'avril ! Poisson d'avril !»
Dans l’une de ses "Œuvres badines" intitulée "Les étrennes de la Saint Jean", le Comte Caylus, archéologue de vocation et érotomane par passion, nous ouvre une piste en rapportant que «En l’an 1742, un amant en mal d’originalité fit livrer à sa maîtresse une caisse en forme de poisson dans laquelle il s’était dissimulé».
Si l’on en croit l’abbé Coupé, auteur des "Variétés littéraires", «La coutume de faire de petites tromperies qu’on appelle poisson d’avril remonterait au 1er avril 1634». Quelques années plus tard, en 1750, le lexicographe Philibert-Joseph Le Roux écrit dans son "Dictionnaire comique, satyrique, critique, burlesque et proverbial" que l’«on appelle un maquereau, un poisson d’avril» en prenant soin de compléter cette laconique formule par une intéressante précision : «Quand un homme ne paye point son écot, ou sa part de dépense commune, on dit qu’il est franc comme un maquereau». Même si le mois d’avril, saison privilégiée de la pêche au maquereau, correspond au début du «printemps propice», expression désignant alors les amours illégitimes, cela ne nous apprend toujours rien sur le rapport existant entre le maquereau et la farce du premier avril.
Dans son édition de 1762, le "Dictionnaire de l’Académie française" confirme la curieuse relation entre le maquereau et le poisson d’avril déjà avancée par Furetière en 1690 : «On appelle les Maquereaux, Poissons d'Avril ; et figurément et proverbialement, Poissons d'Avril, ceux qui font métier de prostituer des femmes & des filles». Un peu plus loin, il conclut : «On dit proverbialement, donner un poisson d'Avril à quelqu'un, pour dire, faire accroire à quelqu'un, le premier jour d'Avril, une fausse nouvelle, ou l'obliger à faire quelque démarche inutile, pour avoir lieu de se moquer de lui».
La tradition du poisson découpé dans du papier et accroché dans le dos pourrait faire le lien entre le maquereau "entremetteur attrape clients" et le maquereau "farce attrape les bonnes gens" ayant donné l’expression "on a été attrapés". Légende ou vérité, personne ne nous oblige à croire toutes ces farces qui ne sont, peut-être, qu’un poisson d’avril !
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