La Cuisine est un Art

Lorsque l’on parle d’art, on cite toujours un écrivain, un musicien ou un peintre dont la mission est de créer un univers illusoire, un paradis artificiel pour nous consoler d’une réalité qui serait absurde. La mission d’un cuisinier est tout autre : en créant un univers qui n’a rien d’illusoire, un paradis qui n’a rien d’artificiel, il nous rapproche d’un Dieu dont je ne sais si tel ou tel chef y croit mais dont je suis certain qu’ils ne le rejettent pas. Et si un grand repas c’est du rêve, de l’illusion et des idées, c’est aussi l’univers des choses les plus simples auxquelles le génie du chef ajoute celui des choses invisibles. Certains cuisiniers nous donnent accès à cette réalité, ils nous la font percevoir dans son évidence concrète parce qu’ils sont, tout simplement des artistes.

Bernard Carrère.


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12 novembre 2014

Histoires d'Hôtel : Château du Clair de Lune




 « Quand le printemps reparaît cette année
Et qu'apparaissent les premières fleurs des prairies.
Dieu sait qu'il vaudrait mieux être au profond
Des oreillers de soie et de duvet parfumé
Où l'amour palpite dans le plus délicieux sommeil,
Pouls contre pouls et souffle contre souffle,
Où les réveils apaisés sont doux. »




Ces quelques vers extraits du poème J'ai rendez-vous avec la Mort sont d'Alan Seeger, (1888-1916) un soldat américain venu défendre la France durant la première guerre mondiale. Combattant lors de la Bataille de la Marne et sur le Chemin des Dames, il vint en 1916 à l'hôpital de Bayonne soigner une maladie. Avant de repartir au front, et d'y laisser la vie, il se reposa quelques temps dans un manoir aux portes de Biarritz, le Château du Clair de Lune. 
Un hasard ? Pas vraiment. Alan Seeger était le neveu d'Anne Harrisson, la fille d'un riche banquier américain, qui épousa le Comte de Bonand. Désireux de s'installer au pays basque, les nouveaux mariés achetèrent un terrain de 10 hectares avec une ferme - actuellement le restaurant Arosta, et anciennement Campagne & Gourmandise - et firent construire à proximité, un manoir au style très anglo-saxon et un pavillon de chasse abritant les écuries.




De château à hôtel

En 1981, une famille biarrote acquiert le château à Monsieur de Chambrun, un descendant de La Fayette, et décide de le transformer en hôtel à partir de 1985. Aujourd'hui, c'est Jean Dabadie qui est à la tête de cette somptueuse demeure. Elle offre une vingtaine de chambres réparties entre le Château et le Pavillon de Chasse. Si ces deux derniers proposent des logements modernes et contemporains, les chambres du château restent d'un style classique avec des meubles de très belle facture. 





Les salons du château sont des lieux de vie riches d'objets décoratifs et d'histoires ; on y retrouve des livres de poésies anglo-saxonnes, des classiques de la littérature française, des fauteuils incitant à la lecture et à la détente. Un piano ancien et un bar résolument moderne se marient harmonieusement dans le grand salon où les canapés appellent à la contemplation sereine. La terrasse donne sur un parc arboré garni de dizaines d'essences d'arbres, dont quelques spécimens furent directement importés des états-Unis par les fondateurs du manoir.





Au loin, les montagnes du pays basque se dessinent au-dessus des collines environnantes. L'endroit est paisible, alors que vous n'êtes qu'à quelques minutes de la gare de Biarritz et des commerces du quartier de La Négresse. Mieux encore, une piscine récemment implantée, entourée d'une terrasse de bois exotique et d'un bar extérieur, vous propose de prolonger vos soirées, et d'apprécier encore et encore cette vue fascinante sur les Pyrénées.





Une maison de poésie

L'hôtel Château du Clair de Lune, par son histoire, sa situation et son style est vraiment un joyau du pays basque. Aux amoureux de  livres anciens et de beaux meubles, à ceux qui recherchent de l'authenticité, il est un lieu proche de la bouillonnante Biarritz où les ors ne sont pas plaqués et où l'histoire se perpétue. Il enrichit par sa présence notre pays, et apporte à chacun cette part de culture et de poétique dont l’humain ne peut se passer, sauf à vouloir vivre et mourir sans âme. 



Citons enfin Alan Seeger pour décrire ce lieu : « C'est un endroit magnifique, je ne pense pas qu'il en existe de plus beau à Biarritz... la vue de ma fenêtre est superbe (...) Puis, tout autour, le reste de l'horizon n'est que la longue ligne des Pyrénées maintenant recouverte de neige jusqu'au pied. »



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