Des rangs de vignes espacés d’un double-mètre environ pour laisser passer les charrues à bœufs, des pentes fortement soutenues et un panorama sur les montagnes de la vallée de St Etienne de Baïgorry, voilà ce que l’on peut voir quand on se promène dans les vignes de l’appellation Irouléguy.
Être témoin des vendanges sur les hauteurs du quartier Guermiette, c’est partager quelques heures avec des gens heureux de récolter ce que la terre du pays basque leur donne. Car c’est un don de la nature que ce raisin épanoui dans des vignes accrochées aux montagnes comme des colliers aux cous des plus belles femmes. Chaque grain comme une perle de tannat, de cabernet sauvignon ou de cabernet franc enferme en lui un jus riche de la terre dans laquelle les racines ont puisé les éléments. Mais le don ne suffit pas, il faut du labeur. Pendant une année, la vigne est travaillée ; taillée au cœur de l’hiver pour qu’au printemps elle renaisse proprement, nettoyée à l’approche de l’été afin qu’elle se sente bien, et surtout soignée et protégée pour qu’elle donne le meilleur d'elle-même.
Ce sont toutes ces tâches qu’accomplissent avec talent Cécile Sabah et Sébastien Clauzel. Elle, a découvert la viticulture dans le bordelais avant de revenir dans son pays basque d’origine. Lui, natif de la vallée du Rhône, s’est formé sur les coteaux et les terrasses des vignobles de Crozes Hermitage et de Cornas, après avoir étudié dans le Beaujolais. De leur amour - de l’Irouleguy et de l’un pour l’autre - est né le Domaine Gutizia. Un fermage de quatre hectares perché sur les hauteurs de St Etienne de Baïgorry qui produit, depuis 2011, un vin rosé plein d’arômes fruités et un vin rouge très souple et avec une belle rondeur.
Précisons que Gutizia veut dire "ce que l’on a désiré" en basque, alors en réponse à Epicure qui proclamait « A propos de chaque désir, il faut se poser cette question : quel avantage résulterait-il si je ne le satisfais pas ? », je propose de satisfaire ce désir-là sans se poser de question.