La Cuisine est un Art

Lorsque l’on parle d’art, on cite toujours un écrivain, un musicien ou un peintre dont la mission est de créer un univers illusoire, un paradis artificiel pour nous consoler d’une réalité qui serait absurde. La mission d’un cuisinier est tout autre : en créant un univers qui n’a rien d’illusoire, un paradis qui n’a rien d’artificiel, il nous rapproche d’un Dieu dont je ne sais si tel ou tel chef y croit mais dont je suis certain qu’ils ne le rejettent pas. Et si un grand repas c’est du rêve, de l’illusion et des idées, c’est aussi l’univers des choses les plus simples auxquelles le génie du chef ajoute celui des choses invisibles. Certains cuisiniers nous donnent accès à cette réalité, ils nous la font percevoir dans son évidence concrète parce qu’ils sont, tout simplement des artistes.

Bernard Carrère.


Rechercher dans ce blog

11 novembre 2010

François Coulinet en son “Domaine de Couillohe”

Sur la commune de Labastide d’Armagnac, en plein cœur de la partie landaise de l’appellation “Bas Armagnac”, il est un producteur d’eaux de vie qui conjugue avec bonheur la petite superficie de son domaine avec la grande qualité de sa production. Son nom : François Coulinet.
Si je vous dis l’avoir rencontré lors d’une réunion organisée par “Bizi Ona, le Slow Food du Pays Basque”, vous ne serez pas étonné que cet artiste travaille selon la tradition en restant fidèle au savoir faire de ses ancêtres. Je ne vous apprendrai rien si je vous dis que l’Armagnac passe pour être le premier alcool, issu de la vigne, fabriqué dans le monde. Peut-être ignorez-vous cependant, et moi le premier avant que François ne me donne un cours magistral sur la composition du sol de ce petit coin des Landes,  que c’est le mélange d’argiles et de sables fins, dits “fauves” en raison de leur couleur, qui est particulièrement propice à l’élaboration du “Bas Armagnac”. François Coulinet produit le sien à partir de la distillation du vin de vignes en cépage Baco blanc de plus d’un demi-siècle. A la période des vendanges - septembre-octobre, suivant la maturité du raisin - le vin est stocké et surveillé depuis la récolte jusqu’à l’époque de la distillation qui se déroulera au mois de décembre. L’emploi de tout produit additif étant rigoureusement interdit, il exerce durant toute cette période, une surveillance méticuleuse. Lorsque, courant décembre l’“alambic de type armagnacais”, qui passe de propriété en propriété, arrive pour procéder à la distillation, la “chauffe continue” est faite au feu de bois coupé sur le Domaine. Le vin donnera alors une eau de vie distillée aux alentours de 52°. Le terroir lui donnera son entité particulière, les fûts de chêne du pays - élaborés au Frêche par Monsieur Bartholomo, dernier artisan tonnelier des Landes - lui donneront sa couleur et participeront  à l’élaboration de son goût.
Les années de vieillissement dans ces fûts de chêne d’environ quatre cents litres - appelés “pièces” en Armagnac - lui feront perdre du degré et de l’agressivité. Le millésime 1988 est actuellement aux environs de 46,5°. Le Domaine de Couillohe étant de faible superficie, la production est de quantité limitée suivant les millésimes. Celui de 1988, commercialisé début d’année dernière, est mis en bouteille, sans aucun additif, au fur et à mesure des commandes par François Coulinet, puis livré chez les amateurs de ce nectar “à consommer, selon la formule consacrée, avec modération” et à humer, une fois le verre vide, avec un bonheur sans limite.

Bas Armagnac du Domaine de Couillohe - François Coulinet

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire