La Cuisine est un Art

Lorsque l’on parle d’art, on cite toujours un écrivain, un musicien ou un peintre dont la mission est de créer un univers illusoire, un paradis artificiel pour nous consoler d’une réalité qui serait absurde. La mission d’un cuisinier est tout autre : en créant un univers qui n’a rien d’illusoire, un paradis qui n’a rien d’artificiel, il nous rapproche d’un Dieu dont je ne sais si tel ou tel chef y croit mais dont je suis certain qu’ils ne le rejettent pas. Et si un grand repas c’est du rêve, de l’illusion et des idées, c’est aussi l’univers des choses les plus simples auxquelles le génie du chef ajoute celui des choses invisibles. Certains cuisiniers nous donnent accès à cette réalité, ils nous la font percevoir dans son évidence concrète parce qu’ils sont, tout simplement des artistes.

Bernard Carrère.


Rechercher dans ce blog

08 décembre 2010

Le Patxaran et les créations de Jean-Marie Arçuby

Il était une fois, au temps du Moyen Âge, un moine de l’Abbaye de Leire, amateur des simples et autres plantes médicinales qui, comme tout bon moine qui se respecte, inventa un breuvage d’une couleur rouge sombre dont les vertus magiques étaient reconnus pour guérir des maux du système digestif ! Appelé à se rendre au chevet du roi de Navarre en la ville d’Olite, ce moine dont l’Histoire n’a pas retenu le nom offrit au noble souverain cet élixir qui le remit de tous ces maux. Qui, des Bourbons, des familles d’Evreux, de Foix ou d’Albret régnant sur la Navarre au cours des siècles, apprécia le plus la dive liqueur ? La légende ne le dit pas. L’histoire retiendra simplement qu’après la prise de Pampelune par les troupes du Duc d’Albe en 1512, les souverains de Navarre importèrent en Basse Navarre, ultime province où ils trouvèrent refuge, un remède du nom de Patxaran devenu aujourd’hui la liqueur traditionnelle du Pays Basque.
Le Basaran. Synonyme de Patxaran, le Basaran titre 24 % de volume. Il est le fruit de la longue macération (10 mois) de prunelles sauvages cueillies au pays basque dans un alcool agrémenté d’anis vert et de badiane assaisonné selon une formule tenue secrète par son créateur. Bien frais, le Basaran peut se boire indifféremment à l’apéritif ou en digestif.
Le Xista, ou vin d’épine noire, 17% de volume. Fin avril, après la floraison du prunellier, Jean-Marie Arcuby en coupe les nouvelles pousses (= épine noire), les rassemble en fagots pour une macération de quelques mois dans du vin, de l’alcool et du sucre. Se développe alors un goût délicieux semblable à l’amande et dont l’odeur nous rappelle la colle blanche de notre enfance. En blanc ou en rouge, le Xista se boit à l’apéritif. Le blanc est recommandé en accompagnement d’un foie gras.
L’Intxaurra, ou vin de noix, 17 % de volume. Cueillies fin juin - à la Saint-Jean - lorsqu’elles sont encore vertes, les noix sont coupées, écrasées avant d’être mises à macérer dans des fûts où vin rosé, alcool, sucre et autres ingrédients tenus secrets leur tiendront compagnie six mois durant avant que le tout soit filtré pour donner un apéritif à boire frais.
L’Errosta. Apéritif de gentiane titrant 16 % de volume, Errosta convient parfaitement aux amateurs d’amertume… à consommer, selon la formule consacrée, avec modération.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire